lundi, juillet 31, 2006

J'ai mal à l'Humanité.

Encore une fois ce matin, en provenance du Liban, les images de destruction, de désespoir et d'enfants écrabouillés m'ont soulevé le coeur et serré la gorge.
Une espèce de paralysie s'affale sur tout mon être, le sentiment écrasant que tout est perdu, qu'il n'y a rien à faire, pas de solution, pas d'issue. Je me sens accablée d'impuissance.
Depuis plus de 50 ans, Israel maintient les Palestiniens dans une forme ou une autre d'esclavage. La répression la plus totale les prive de travail, d'éducation, de leur vie même. La haine est distillée dans le lait maternel et l'apprentissage de la violence est la leçon quotidienne. L'enseignement des Classiques remplacé par le culte du martyr.
Que faire donc? Où et comment tirer le fil de cet enchevètrement inextricable? Tous les experts interviewés ad nauseam restent cois sur la solution. Ils parlent de cesser le feu, de négotiations. mais comment négocie-t-on avec des désespérés ou avec des assoifés du pouvoir?
Je m'interroge et j'ai beau vouloir être optimiste, je n'entrevois pas de Holliwood ending à ce scénario.

mardi, juillet 18, 2006

Tout ça a commencé....


J'avais quelque peu délaissé l'écriture de ce blog depuis quelques temps. Certaines misères de la vie, et des idées parfois sombres me prenaient la tête et le temps. Ce matin, une amie a trouvé les mots pour me rappeller que les coups durs nous font apprécier la vie de plus belle et que, par ce blog, je m'étais donné un bel espace d'expression. Je laisse donc de côté, l'aspect un peu didacticte que j'avais jusqu'à maintenant donné à mes billets et j'ouvre quelques portes sur mon âme et sur mes souvenirs.

En commençant la rédaction de ce blog, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais ! Plus je réfléchis, je lis, je contemple, plus je me rend compte à quel point le sujet est vaste et combien il me serait facile de me lancer dans tous les sens. J’ai donc choisi de me coller à mes sentiments et impressions face à l'art et à la place qu'il tient dans ma vie. En faisant un bref survol des dernières années, je comprend à quel point, l'art a souvent été un refuge contre la douleur et l'angoisse, contre la peine qui mord le coeur. Cela dépasse évidemment l'art actuel. La littérature, la poésie, le théâtre,et la musique ont été autant de baumes, autant de petites pilules de bonheur.

Mais revenons à notre sujet; l'art actuel. Je veux remonter à la source de mon intérêt, mes premiers contacts avec les arts visuels et les tableaux de mon enfance.
Comme je l’ai écrit dans mon premier billet, ma mère était, et est toujours, amateur d’art et dans son cas, presqu'exclusivement d’art abstrait pendant une longue période, mais avant cette période elle fit l’acquisition de quelques tableaux figuratifs, que j’ai toujours vus dans mon entourage. Quelques uns de ces tableaux m'habitent encore. En voici deux:
Le Chat
Toute petite j’ai été fascinée par un chat, un grand chat noir, tracé à l’encre de chine par un artiste chinois ou japonais, je ne sais trop. Un grand chat réalisé avec maîtrise et un art consommé, je le réalise aujourd'hui. J’ai contemplé pendant des heures les lignes pures et évocatrices, de ce grand chat qui semblait nous jauger de son air hautain, immobile (évidemment), mais vivant par toute l’âme du chat qui émanait de ses traits. (Image à venir) Je me rappelle que je tirais vraiment beaucoup de plaisir à contempler ce chat, comme si sa perfection me touchait et me faisait du bien.

La Rue
Il y avait aussi un tout petit tableau, une encre encore je crois, ou un fusain peut-être; une petite rue étroite d’une ville Européenne.(image à venir) J’aimais ce tableau pour la mélancolie, l’atmosphère surannée, l’évocation d’un temps révolu dont les pas résonnaient encore sur les pavés de pierre. Comment ces artistes arrivaient-ils à transcender l’image elle-même et transmettre une émotion, une atmosphère ? Évidemment, ce n'est pas ce que je me disais en regardant ce tableau, j'avais simplement envie d'entrer dedans et de me promener dans cette rue, parce que c'était beau et ça avait l'air vrai.

Les tableaux abstraits, qui dominaient sur les murs de l'appartement, m’attiraient aussi beaucoup par leurs couleurs et leurs formes, leur esthétique quoi. Je me rappelle un grand tableau des Gérald Brault (artiste québécois) dont certaines formes me rappelaient des danseuses. Un autre de Michel Catudal où le jaune dominait, un jaune vibrant lumineux, coulant, qui réjouissait mon âme d'enfant turbulente. Ces tableaux étaient joyeux et vivants et au coeur de cette enfance parfois difficile, ils ont fait tache de lumière. Ma préférence ne va pas d'emblée à l'art abstrait, malgré les influences maternelles, mais je dois dire que certains peintres m'ont touchée, émue, exaltée.

De mon enfance je garde aussi l'habitude de côtoyer des artistes et de discuter avec eux de leur travail. Vison privilégiée dans la tête du créateur, dans la tête de la bibitte à pinceaux! Ces échanges ont beaucoup alimenté mes réflexions et nourrit mes nombreux questionnements existentialites. Il m'ont aussi souvent fait éclater de rire.
Dès mon prochain blog je vous parlerai de certains de ces artistes que je chéris. Je commencerai avec :

Natasha Gagné, peintre.

à la prochaine.........

jeudi, juillet 06, 2006

Être ou ne pas être un artiste : Zat is (also) ze questionne


Qu’est ce qui fait un artiste ? Qu’est ce qui détermine une création en tant qu’oeuvre d’art ?
Les peintres qui s’emploient à rendre de la façon la plus fidèle possible, un paysage, une scène de la vie, un objet etc.. Sont-ils des artistes ?
La simple dextérité technique de quelqu’un qui « dessine bien » en fait-elle un artiste ?

Questions complexes aux réponses multiples, aux réponses qui divergent selon les personnes qui tentent d’y répondre.

Je suis allée, il y a quelques jours, voir une exposition avec une dame, beaucoup âgée que moi. Cette dame s’intéresse à la peinture et possède même un assez joli talent elle-même. Devant un tableau de Fernand Leduc, elle m’a fait cette remarque que j’ai si souvent entendue :
« Franchement, Julie est capable de faire pareil et peut-être même mieux ! » Julie est charmante petite fille de 6 ans qui dessine effectivement très bien.
C’est donc cette réflexion si souvent provoquée par l’art abstrait ou l’art actuel (particulièrement les médiums hybrides), c’est ce commentaire donc, qui a relancé dans mon esprit l’épineuse question de la nature de l’art et de l’artiste.
Je crois que pour la plupart des gens l’art est d’abord et avant tout une question d’esthétique. Nous sommes naturellement attirés vers le beau, ou plutôt vers ce que nous considérons comme beau. C’est donc une quête qu’on ne peut dénigrer et qui est certainement à l’essence de ce qui constitue l’art. Mais je crois que l’art et l’artiste remplissent socialement des fonctions beaucoup plus importantes que celle de faire joli.

Un peu comme le pianiste Alain Lefebvre, je crois que l’art entraîne une pensée sociale plus critique, développe une plus grande sensibilité au sort de nos frères humains.

A mon humble avis, rechercher à reproduire le plus fidèlement possible, le plus « réellement » possible est une quête qui est devenue caduque avec l’arrivée de la photographie.

Alors, qu’est-ce qui fait une œuvre d’art ou ce qui détermine un artiste ? : la quête d’expression des perceptions de la réalité ambiante, la quête d’expression de l’émotion……….. C’et simple mais c’est peut-être là l’amorce d’une réponse.