mercredi, juin 21, 2006

Art Actuel, art Contemporain, art Moderne, arts platiques... Au secours!!!!!!!!!


Des mots, des concepts, des tics de langage même parfois, comment s’y retrouver ? En fait je n’ai surtout pas la prétention d’apporter à cette question une réponse universelle. Je vous propose plutôt une petite histoire des termes qui vous permettra de me suivre dans mes élucubrations.

Mais avant tout ça, pourquoi le titre de ce blog. Évidemment en hommage à Magritte, peintre Belge surréaliste, qui produisit cette Trahison de l’image (titre du tableau). Magritte exprime ici la notion qu’une image, même peinte de la manière la plus réaliste qui soit, n’est toujours qu’une simple représentation de la réalité. L’objet représenté n’est pas réel, cette pipe, on ne peut pas la bourrer, ni la fumer, comme on le ferait avec une vraie pipe. Magritte a d’ailleurs développé ce discours du rapport entre l’objet et sa représentation dans plusieurs autres tableaux.
C’est une peu cette approche que j’applique à bien des sujets dans ma vie : les théories, l’énoncé de convictions, les vérités absolues clamées par des gourous au goût du jour. Il faut questionner, remettre en doute, et surtout se rappeler que ce qui est montré, n’est qu’une représentation de la réalité, ce n’est pas la réalité.


Les Arts plastiques
C’est le philosophe Emmanuel Kant qui introduisit, au XVIIIe siècle, le terme arts plastiques. Il identifie alors cette discipline aux arts de la forme. Le terme : arts plastiques est par la suite popularisé au XXe siècle, et il devient couramment utilisé au début des années 70. Ce terme se veut plus fidèle à une définition de l'art contemporain que le terme Beaux-arts, ou même que le vocable Arts Visuels. Le terme "plastique" tente de couvrir toutes les formes d'expressions possibles. La peinture, la sculpture, l’installation, la performance etc.

Art moderne et art contemporain, la perte des repères
Ce qui définit peut-être le mieux l'art Moderne versus l'art Classique, c'est probablement la perte de repères du spectateur, par exemple : la figuration et la dimension esthétique de l'oeuvre. Vers la fin du 19e siècle, Les Impressionnistes avec, entre autre, Claude Monet ont amorcé ce mouvement et que l'on qualifiera d'art Moderne. Par la suite ce sont des artistes comme Marcel Duchamp (le ready-made) qui repoussent encore plus loin les limites de l'abstraction, de l'esthétique et qui incluront une dimension de critique sociale ou politique dans leurs oeuvres. Encore une fois le spectateur perd ses repères habituels. On parle alors d'art Contemporain.

De toutes ces transformations, ces courants, ces écoles, émerge, à mon avis, l’art Actuel, celui qui est dans le moment, parfois éphémère, celui qui parle du maintenant. L'art Actuel, quant à moi ne se cantonne plus dans l'abstraction et allie très souvent avec succès la quête d'esthétique et de sens. Il se situe dans l'Actualité comme sont nom l'indique et s'exprime par le biais de nouveaux médiums allant jusqu'à l’hybridation des domaines artistiques et à l’apport d’autres spécialités non issues de l’art. (photographie, vidéo, travail sur ordinateur etc). Malheureusement, ces nouvelles formes plastiques sont trop souvent incomprises par le public qui les croit dédiées à des connaisseurs. Les gens se sentent souvent rebutés devant ces oeuvres, puisque la dimension esthétique est parfois reléguée au second plan. L’art Actuel est souvent l’expression de dimensions philosophiques, conceptuelles, politiques, etc. Quel regard doit on alors porter sur ces œuvres ? Il est évident que les artistes en art Actuel ne demandent pas au spectateur d'avoir une approche uniquement intellectuelle de leur travail, autrement il pourrait se réduire à un simple texte théorique ou à une simple illustration. Au contraire, quel que soit son aspect, une œuvre d’art requiert qu'on l'aborde aussi par notre imagination et notre perception sensible. Je crois que pour aimer l'art Actuel, il faut arrêter d'essayer de comprendre ce que l'artiste a voulu dire et se laisser porter par l'émotion que nous inspire l'oeuvre, se laisser porter et ouvrir son esprit.

Je me suis évidemment contentée dans ce billet de brosser les grandes lignes de l'évolution de l'art au cours du dernier siècle. Je ne suis pas trop entrée dans les détails pour ne pas vous ennuyer. Ceci ne se veut en rien un portrait exhaustif des courants de l’art. J'espère que ces quelques lignes nous permettrons de mieux se comprendre pour la suite des choses.

Quête d'esthétique ou quête de sens?

Voici donc une question dont on pourra débattre longtemps. C'est d'ailleurs cette question maintes fois posée au fil des ans à des artistes et à des gens « ordinaires"qui m’a décidée à écrire ce blog.
J’ai l’intention d’y exprimer les réactions, émotions et réflexions inspirées par mes rencontres avec l’art actuel.
Je veux aussi y poser quelques questions qui me taraudent en espérant recevoir vos commentaires et propos. Des questions aussi légères que:
"Quelle place pour l'art, dans notre société occidentale?
Ou encore:
"Qu'est-ce qu'un artiste?
Rien de trop complexe comme vous voyez!

J’ai toujours été fascinée par le besoin irrépressible de certains d’entre nous, d’exprimer leur vision, sentiments, impression et réflexions face à la vie, par le biais des arts plastiques. Fascinée par leur désir, mais surtout par leur habilité à le faire.

Ma rencontre avec le monde de l’art actuel, remonte à mon enfance alors que ma mère m’amenait avec elle dans les nombreux vernissages qu’elle fréquentait. J’y ai vu des hommes barbus et chevelus parler avec emphase et parfois avec colère du SENS, de la COULEUR, du MOUVEMENT.
Je garde de cette époque la conviction intime que l’art peut-être servi à toutes les sauces:
l’Art comme alternative sociale,
l’Art comme geste de désobéissance civile,
l’Art comme quête de beauté,
L'Art comme mode de séduction
L'Art comme quête d'amour et de reconnaissance
l’Art comme moyen de survivre, de croire et de respirer dans un monde où l’on étouffe.
L'art, parce qu'on ne peut pas faire autrement
Et j'en oublie sûrement

J’ai choisis l’art actuel, parce que c’est la forme qui m’intéresse le plus, justement peut-être à cause de la dimension quête de sens qui le caractérise.
Récemment Marie-France Bazzo de l'émission Indicatif Présent à la première chaîne de Radio-Canada, invitait les auditeurs à lui faire parvenir l'image qui les avaient le plus marqués dans les 10 ou 15 dernières années (je ne suis pas certaine). J'ai été très frappée du fait que toutes les images citées étaient des images de guerre, de peine de souffrance. Il n'y avait qu'e très peu d'image de joie ou de beauté et pas une mention d'oeuvre d'art. Pas une seule personne ne s'est trouvée pour affirmer que l'image qui l'avait le plus marquée était un tableau, ou une sculpture, une installation ou que sais-je encore. Rien, aucune place à l'art.
Qu'en est-il donc de la place de l'art dans notre vision du monde? Quand je pense aux images qui m'ont le plus marquée dans la dernière décennie, je pense évidemment à toutes les images sensationnalistes médiatisées ad nauseam, mais je pense surtout à une oeuvre de Martin Dufrasne ou à une performance de Claudine Cotton, à un tableau de Natacha Gagné Les images évoquées dans mon esprit par ces oeuvres sont de puissants talisman contre le désespoir, contre la complaisance et contre le risque de tomber dans les ornières des idées préconçues.
Mais ça c'est une autre histoire comme disait l'autre et vous pourrez la lire dans mes prochains billets. N'hésitez pas à m'écrire vos commentaires et suggestions.