mercredi, septembre 19, 2007

Cuba Si!!

À la naissance de ce blog, je me posais des questions super existentialistes, dans le genre; d'où viens-je? où vais-je? dans quel état j'erre (j'aime bien cette dernière). Je me questionnais sur l'art: Quête de sens ou quête d'esthétique?
Comme je ne suis pas du genre à me prendre la tête bien longtemps, j'ai un peu mis tout ça de côté pour me laisser aller à l'humeur du moment en général plus légère(en général).

Mais voilà que toute cette réflexion sur l'art renaît de ses cendres avec ma visite de l'exposition Habanart qui se tient en se moment à la Chambre Blanche, au Lieu ainsi qu'à la Galerie Séquence de Chicoutimi. Dans le cadre de l'échange entre Québec et La Havane initié par le Lieu, sept artistes cubains viennent présenter leurs travaux. C'est donc en parcourant la Chambre Blanche et le Lieu et en contemplant les oeuvres exposées, que j'ai recommencé à me questionner sur le rôle de l'art dans la société, sur l'art comme expression sociale. C'est une évidence, me direz-vous, les artistes ont de tous temps exprimé la réalité sociale et vous aurez raison! Mais avouez qu'il y a des fois où ça frappe plus que d'autre.

C'est le cas du travail des artistes cubains que j'ai vu. J'y ai perçu tellement fort, un questionnement sur l'identité, sur la mémoire, un rapport sensible et un peu écorché avec le passé; un passé que je sens trouble.

Que ce soit à travers le travail photographique d'Aimée Garcia qui revisite, entre autre, la place des femmes dans l'histoire de la peinture , ou encore celui, également photographique, de Jose Manuel FORS qui rappelle une époque enfuie à travers une multitude de petites photos sépia, noir et blanc, d'êtres disparus, à travers les images éraillées et pâlies d'objets et d'outils vétustes. On sent cette nostalgie du temps enfui, d'une identité qui s'est effritée peut-être.

J'ai particulièrement aimé, l'immense cercle, spirale , composé de petites photos d'humains de jadis, réalisé par José Garcia Fors. La tête nous tourne avec les images, et l'émotion subtile nous gagne... Comme un voile qui se déchire, une vue éclair pleine de douceur et d'une certaine tristesse.

Pour ce qui est de ce que j'ai vu au Lieu, ce sera le sujet d'un prochain billet......

mardi, septembre 11, 2007

C'est pour mieux te manger mon enfant.....

Se faufiler dans le garde-manger puis dans la cuisine d'un restaurant, se plonger dans les bruits, les odeurs, la chaleur, l'agitation du coup de feu. N'en rêve-t-on pas tous un peu. Évidemment ceux d'entre nous qui sont, ou qui ont été chefs cuisiniers en rêvent un peu moins.

Cette entrée par les coulisses du spectacle, c'est le début de la proposition que nous fait Claudie Gagnon dans : Hautes et basses oeuvres de bouche en ce moment à l'Oeil de Poisson, dans la trèèèès belle ville de Québec.

Pénétrer dans l'univers de la cuisine est peut-être un peu angoissant au départ, les étagères chargées d'immenses pots de verre qui logent des objets parfois étranges, d'autre fois carrément dégoûtants, mais aussi des étagères très belles avec les contenants en verre lumineux, puis le grand plan de travail, les ingrédients tous comestibles qui s'entassent et les chefs improvisés (artistes invités, collaborateurs ou spectateurs) qui créent des pièces qui seront plus tard mangées dans l'autre partie; la salle à manger.

La cuisine est en foutoir, activité intense et bruyante qui tranche sur la propreté, le calme et la blancheur de la salle à manger. Sur les tables se retrouvent les pièces montées aux couleurs inusités. Attention, ne pas se fier aux apparences.

J'ai eu du plaisir à visiter cette installation, mais un plaisir tout de même de surface. Je n'ai rien contre le plaisir de surface remarquez. À mes yeux, c'est une installation qui interpelle notre rapport à la nourriture et qui fait référence à la surabondance de shows de cuisine et d'émissions sur la nourriture, particulièrement en lien avec cette relation ambiguë que l'occident entretien avec la nourriture; manger, ne pas manger, manger ceci et pas cela , être mince, être gros. Il ne s'est jamais autant vendu de livres de recettes ou de cuisine et pourtant les gens cuisinent de moins en moins.

Donc, ce discours omniprésent, cet envahissement par la nourriture on le sent bien dans le travail de Claudie Gagnon, mais en même temps il me semble que le propos est galvaudé et que j'aurais envie qu'on m'amène ailleurs ou qu'on me parle d'autre chose.

Mais quand même, pour la grande beauté de certaines parties de l'installation, pour les délicieuses pièces montées qui ne sont pas ce qu'elles ont l'air, ou rien que pour manger des p'tits biscuits avec des bananes en guimauve dans le milieu....

L'Oeil de Poisson
580, Côte d'Abraham
grande galerie // DU 7 septembre au 7 octobre 2007
HAUTES ET BASSES OEUVRES DE BOUCHE
Claudie Gagnon

vendredi, septembre 07, 2007

Elle s'appelle.....

J'ai découvert récemment sur le WEB un magazine; le P45 . Je ne vous apprend probablement rien, ma gang de petit Internautes branchés, super top avant-gardistes. Donc magazine web, avec pleins d'articles/billets tous plus intéressants les uns que les autres et aussi une section poésie. Dans la dite section, j'ai découvert Élodie Adam-Vézina. Un genre de plume qui mordille et parfois croque franchement, un humour, un sens de la dérision, savoureux, réjouissant.


Je vous invite donc à lire Ode abjecte: Karine Vanasse, la bienséante. Une découverte pour moi que j'ai le goût de partager avec vous.

Allez un p'tit coup de poésie!

jeudi, septembre 06, 2007

et un homme toujours debout.....

Vous vous rappeler le beau Burundais, l'amoureux de ma copine. Vous savez celui qui ne trouvait pas de job, parce que son nom de famille ne rime pas avec Tremblay et parce qu'il n'attrape jamais de coup de soleil?


Et bien, c'est fait, il a maintenant un boulot! Finalement une entreprise de Québec a vu plus loin que la couleur de l'épiderme et l'a intégré dans ses rangs pour le plus grand bénéfice de l'entreprise j'en suis certaine.

C'est chouette non les histoires qui finissent bien!?

mercredi, septembre 05, 2007

Suivre le mouvement

Je suis allée à quelques reprises visiter cette année le Symposium d'art contemporain de Baie-Saint-Paul. Comme dans tous ces évènements qui regroupent plusieurs artistes autour d'un même thème, en l'occurrence celui de l’engagement envers la culture, il y avait du bon comme du moins bon.

Parmi mes coups de coeur il y a, loin devant tous les autres, le trio VIA formé de Sylvie Cotton, Massimo Guerrera et Corine Lemieux.
Trois artistes qui vivent à Montréal et qui n'en sont pas à leur première complicité. Le titre de leur projet: Sous influences invoque l'empreinte laissée par une substance étrangère sur l'esprit, la volonté ou le corps à la limite. Cette "installation" composée de dessins, et de quelques sculptures s'est réalisée véritablement sous influence; à trois. Trois artistes qui travaillent sur le même dessin, tour à tour, ou encore tous en même temps, les mains liées qui tracent les lignes et les formes sur le papier. L'ego de l'artiste, sa volonté, son influence qui se fond dans celle de l'autre ou qui ne se fond pas... Comment savoir qui influence l'autre? Où tracer la ligne entre l'inspiration de l'un et la volonté l'autre? Exercice d'autant plus intéressant que deux des participants sont des conjoints dans la vie. Il n'est pas question ici de se soumettre à une volonté extérieure, mais plutôt de faire corps avec l'autre. Les artistes m'ont raconté que parfois, les mains liées, aucun n'avait l'impression de mener ni de suivre, ils se soumettaient alors tous les trois à un mouvement spontané, issu de leurs trois corps et esprits. À trois, ils suivaient le mouvement comme une espèce de danse, qui suit les battements d'un même coeur.

Ils ont parfois tenté l'expérience avec un spectateur, un artiste lui laissant la place, il se trouvait lié aux deux autres pour suivre ou diriger le mouvement.. J'aurais bien aimé être une de ses spectatrices.

Résultat: une série de dessin très beaux, légers et mouvants , évoquant une espèce de pureté, de dépouillement, des petites sculptures/installations composées d'objets trouvés sur le territoire entourant le lieu de création. Le tout évoquant l'harmonie, la légèreté et empreint d'une esthétique qui rappelle simultanément autant celle du travail de Massimo, de Corine ou de Sylvie. Parfois on croit y reconnaître le trait de crayon de Massimo et la seconde d'après c'est l'esprit de Corine ou de Sylvie qui émerge, on n'est plus certain, ça se brouille, et c'est, en cela, extrêmement réussi.

En cette époque où j'ai parfois l'impression que le nous n'existe plus, où le moi exige haut et fort le DROIT de s'exprimer, ce travail m'a touchée et charmée et m'a aussi insufflée un peu d'espoir
Photo dans le texte: Corine Lemieux: Projet Rencontre du 3ième type, photo couleur, 2002



Sylvie Cotton De loin un coeur peut ressembler à une roche (de la série des dessins soufflés) 2007
Encre et gouache sur papier
96 X 71 cm