lundi, septembre 22, 2008

Flotter dans la forêt d'ifs et d'asphalte

À la Chambre Blanche en ce moment, nous est offert la très précieuse occasion de s'abandonner à l'image et au son, de flotter sans attaches hors du temps, de déambuler en apesanteur dans un espace qui n'est nulle part.

C'est une proposition éminemment onirique que nous fait Érick d'Orion avec son installation: Foret d'Ifs, lieu étrange, du genre de ceux que l'on voit dans nos rêves ou même à la limite nos cauchemars. Dans ce travail, d'Orion unit deux environnements très différents: la forêt d'ifs de l'île d'Orléans et les abords urbains de la Chambre Blanche. Il crée une image sublimée de la superposition des lieux et projette des images saccadées, fondues en lumières blanche et verte, Au cœur de l'image comme le cœur emballé qui bat, le son vibre et nous enveloppe.

En intégrant pour la première fois la vidéo à son travail audio, il nous livre un espace déroutant qui transforme notre rapport avec les choses les plus simples du quotidien; le bruit des moteurs, la lumière et les couleurs de la forêt, la présence blanche de la ville. On peut donc suivre l'artiste dans une ballade à travers une forêt improbable, où la ville se surimpose parfois à travers des sons sec, qui résonnent et cognent. Toute la bande sonore a quelque chose de presqu'obsédant et, sans le vouloir, on se met à tendre l'oreille pour capter des sons, on écarquille les yeux pour discerner des repaires familiers qui nous raccrocheraient au réel.

C'est encore une fois une œuvre redoutablement efficace qui a le pouvoir de d'animer dans nos têtes une beauté à la fois familière et étrange.

Vous le savez je suis toute nouvelle dans ce monde de l'art audio et j'avance avec enthousiasme et sans retenue sur ce territoire non balisé. Je suis fascinée par la faculté qu'a l'art audio (le bon on s'entend) de brosser des tableaux complexes, de faire surgir des images qui se collent à notre rétine. Finalement l'art audio (le bon) est une forme d'art visuel, je pense.....

Forêt d'Ifs d'Érick d'Orion à la La Chambre Blanche- jusqu'au 28 septembre

dimanche, septembre 21, 2008

Signing in the rain!

Si ce n'était que les habitants de la trèèèèès belle ville de Québec ont voté ADQ et Conservateurs aux dernières élections, si ce n'était de cela donc, la ville serait vraiment parfaite. C'est ce que je me disais encore hier en arpentant les magnifiques rues pleines d'arbres.

Comme il faisait un soleil triomphant en ADQUISTAN, Loverman et moi avons décidé de nous balader et d'aller voir de l'art. C'était la dernière journée du mois Multi, et nous nous sommes dirigés vers le Jardin St-Roch pour "participer" aux installations de Paul Marinis;
Rain Dance ainsi que le Sonic Bed de Kaffe Matthews.
Il y avait là des gens exprès pour les oeuvres et d'autres qui fréquentent le quartier et profitent du jardin. Et tous ces beaux monsieurs et ces belles madames se baladent dans le parc. Intrigués par une passerelle lancée au dessus du bassin d'eau, ils s'approchent et se voient invités à se munir d'un parapluie et à parcourir la passerelle qui est surmontée de tuyaux qui font tomber par intervalles des jets d'eau qui rebondissent sur le dôme transparent. L'eau tombe comme la pluie et quand elle touche le parapluie, on entend de la musique. Les gens sont charmés, tout le monde sourit, plusieurs font l'exercice à maintes reprises. Il y a vraiment une atmosphère de fête.

Plus loin, un Gazebo de toile surmonte le SONIC BED et les gens font la file pour s'y coucher. Dans ce lit, on entend et surtout on RESSENT des installations sonores, qui vibrent à divers endroits sous notre corps. Imaginez la scène; des gens qui ne se connaissent ni d'Ève ni d'Adam, s'allongent côte à côte dans un lit, au beau milieu d'un parc et se laissent envahir par la sensation du son.

C'était très doux et lumineux, plein de joie et de curiosité. Je me disais que ce contact tout simple avec l'art, apporte beaucoup de plaisir , sans tambour ni trompette. L'art remplacerait-il avantageusement les antidépresseurs et, à la limite, le chocolat??? Bon j'exagère un peu, ce que pourtant vous le savez bien, je ne fais JAMAIS.


N'empêche que de pouvoir dans sa propre ville, visiter des expositions gratuitement dans les centres d'artistes, participer et s'intégrer au travail de l'artiste au beau milieu du parc de son quartier, c'est une belle et grande chose, une source d'étincelle au coeur et au cerveau. Je suis certaine que les participants ne verront plus la pluie de la même façon et ils se glisseront au lit avec de drôles d'images au moins les premiers soirs.

J'ai eu la surprise et la tristesse d'apprendre que 60% des gens sont d'accord avec la ministre Verner et considèrent que les artistes sont gâtés. Je comprends que pour la grande majorité des gens, le terme artiste désigne essentiellement les chanteurs populaires et les comédiens qui jouent dans les films et à la télé. Ils peuvent donc se bercer de l'illusion que ces artistes qui participent aux Galas en tenue de soirée, vivent dans le luxe et l'abondance. Ce n'est évidemment pas le cas.

À la radio hier, Wajdi Mouawad faisait remarquer avec énormément de justesse, que les artistes utilisent principalement leurs subventions pour couvrir les importants frais de production de leurs oeuvres, ils travaillent donc très souvent sans être payés pour leur travail et leur temps. Ce que les gens ne voient pas c'est que les coupures en culture ne pénaliseront pas les artistes dans leur niveau de vie, mais elles réduiront considérablement le choix pour le public et dans certains cas feront disparaître le résultat du travail acharné que tant d'artistes ont accompli au fil des ans, pour amener des propositions variées et remplies d'une beauté qui élève notre âme. C'est donc le public qui va faire les frais des coupures en culture et surtout, de la tentative de Art-Peur de contrôler le contenu des oeuvres .

Les coupures dans la culture n'empêcherons pas les artistes de s'acheter un condo,(prière de sentir la lourde ironie ici) mais elles empêcheront peut-être, des moments de grâce comme ceux vécus hier dans le Jardin St-Roch de la trèèèèès belle ville de Québec.

Bon, là c'est vrai, j'en parlerai pu des coupures dans la culture....

vendredi, septembre 19, 2008

Un glissement dangeureux- Art-Peur

Je sais que je prêche aux convertis et que la plupart d'entre vous ont peut-être déjà reçu un courriel à cet effet, mais je ne peux pas , en mon âme et conscience, ne pas faire ma part .

Si il y a autour de vous des charlots qui ne sont pas convaincus de l'importance de l'art, qui croient que les artistes sont des quémandeurs, il y a sur le site de la pétition ici-bas, plusieurs clips vidéo qui donnent des arguments percutants pour répondre à ceux-là
signez la pétition
En plus, sur la page d'acceuil, il y un clip vraiment grinçant avec Michel Rivard Stéphane Rousseau et Benoit Brière qui donne un aperçu de ce que serait le contrôle de contenu artistique sous les conservateurs, si nous ne réagissons pas dès maintenant.
L'art est un rempart contre la grisaille, la détresse et la perte de sens.
Voulons-nous prendre le risque de continuer à glisser vers la droite?
Ce glissement est insidieux et nous sommes trop nombreux à dormir au gaz!

;">Merci de signer la pétition et de contaminer votre entourage.

Cet après-midi je vais voir plein d'art et je vous promets que mes prochains billets porteront directement sur le travail des artistes.

jeudi, septembre 18, 2008

Des bébés gâtés!!

Réjouissons-nous artistes et amis d'artiste; les artiste sont gâtés!!

Oui ,oui je vous assure, c'était écrit dans le journal hier. Une belle déclaration de madame Myriam Tas­chereau candidate! Et devinez de quel parti elle est la bonne dame .
Hein?
Vous donnez votre langue au chat!
Et bien oui elle est du parti conservateur.

Loin de moi l'idée de contredire cette amputée du cerveau (regardez l'air intelligent de la madame!) mais j'oserais proposer quelques activités à mesdames Tashereau et Verner histoire de les conforter dans leur brillante analyse:
  • Allez faire une épicerie avec un artiste
  • Payer les comptes d'hydro et de téléphone avec un artiste
  • Essayer d'obtenir une carte de crédit avec un artiste
et la dernière, mais on la moindre:
  • Essayer d'obtenir un prêt hypothécaire avec un art

Après ces activités ludiques, elles seraient même en mesure d'ajouter à leur déclaration: Les artiste sont non seulement gâtés, mais ils sont gâtés pourris!Évidemment vous ne vous étonnerez pas d'apprendre qu'alors que Parti Québécois et même les Libéraux du Québec s'indignent de cette déclaration, l'ADQ refuse de prendre position.

Cé ti pas bô ça madame! Oui madame! Maudit que c'est l'fun les élections, on arrive toujours à voir les jupons qui dépassent. J'espère seulement que vous vous en rappellerez le 14 octobre.

La réalité, c'est que je ne connais aucun autre métier que les gens accepteraient de faire sans être payés et dans les conditions qui prévalent trop souvent dans les pratiques des artistes.